Après la fiche pratique #TM3 – Les étapes de la TM, nous vous proposons d’aborder les mouvements à réaliser lors d’une prise en charge en thérapie miroir. La thérapie miroir reste assez peu employée en partie à cause du manque de formation à l’utilisation de cette technique. Dans cette fiche, nous allons vous donner quelques idées de mouvements à réaliser avec le membre sain.

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Rappelons d’abord qu’on dispose d’un hémi-espace péricorporel. Le travail à réaliser avec le membre sain repose sur 3 principes :

  • Le travail doit être adapté à la pathologie
  • Le travail doit être adapté à la déficience du patient et à son évolution : il repose sur un bilan individuel répété
  • Le travail doit être évolutif / progressif : diversification progressive des mouvements à réaliser et adaptation à l’évolution et aux ressentis du patient

 

 

Types de mouvements pour le membre supérieur

Au vue de la position du patient et de l’illusion créée, le travail à réaliser concernant le membre supérieur sera surtout distal c’est-à-dire qu’il concernera surtout la main et le poignet.

Mouvements de familiarisation

Dans un premier temps, le patient se familiarise avec la thérapie miroir. Il faut donc réaliser un geste simple pour permettre une bonne visualisation du mouvement et rentrer dans le principe de l’illusion. Du point de vue du thérapeute, c’est une étape importante qui permet aussi de valider le degré d’adhésion du patient à cette technique.

Exemples :

  • Extension du poignet : le patient a la main posée, fermée sur la table et il décolle son poignet vers le haut. Il le ramène ensuite dans sa position initiale.
  • Prono-supination de la main : le patient a la main posée à plat sur la table du côté de la paume puis il retourne sa main du côté opposée. Il la ramène ensuite dans sa position initiale.

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Mouvements analytiques

Les mouvements analytiques c’est-à-dire les mouvements qui se focalisent sur une seule articulation et qui ciblent un muscle spécifique sont abordés en premier car ils sont simples et ne surchargent pas trop le patient d’informations.

Exemples :

  • Flexion – Extension doigt par doigt
  • Abduction – Adduction des doigts
  • Flexion – Extension du pouce

  Flexion-extension doigt     Adduction-abduction doigts     Flexion-extension pouce

Travail proximal

Ensuite, il est possible de réaliser un travail proximal (notamment sur les grands miroirs verticaux) avec une mobilisation plus globale au niveau de l’espace de préhension. Attention, ce travail peut être limité dans le cas de « mirror box » ou autres petits matériels, notamment à cause de la division du champ d’interaction en deux par le système miroir.

Exemples :

  • Pointage avec index : le patient vient pointer avec son index une partie éloignée puis il vient remettre sa main en position initiale
  • Pointage avec main : le patient vient pointer avec sa main une partie éloignée puis il vient remettre sa main en position initiale

Mouvements de préhension

Enfin, on pourra proposer des mouvements de préhension plus globaux qui demandent de combiner mouvements distaux et proximaux. Il est également possible d’introduire des manipulations d’objets. Il existe des mouvements de prise globale et de prise de précision.

Exemples :

  • Flexion – Extension des doigts (prise globale) : le patient a la main posée à plat côté opposé à la paume puis il referme sa main comme pour donner un coup de poing. Il la remet ensuite en position initiale.
  • Opposition pouce – doigt (prise de précision) : le patient vient faire toucher son pouce et un autre doigt ensemble. Il les remet ensuite en position initiale.

     Flexion-extension doigts             Opposition pouce-doigt

Remarque : Pour la prise globale, on peut également utiliser des objets comme une balle, une bouteille …

Types de mouvements pour le membre inférieur

Concernant le travail à réaliser pour le membre inférieur, il est purement analytique et est préférentiellement axé sur le pied, la cheville, ou le genou. Il est également possible de travailler avec des objets comme un skate-board, des balles, des surfaces texturées … Toutefois, il n’est pas possible de réaliser un travail fonctionnel de type marche (cycles déphasés impossible).

Conclusion

Cette liste de mouvements n’est pas exhaustive mais elle donne un bon aperçu du type de mouvements à réaliser. Ils peuvent être réalisés à plusieurs niveaux (main, poignet, doigts, pouce …) et doivent être adaptés au patient, à sa pathologie et à son projet de rééducation.