Retour d’expérience

mainsEmily Anderson est une ergothérapeute Australienne qui s’appuie sur la méthode Feldenkrais dont les principes visent à améliorer les capacités motrices du patient. Cette pratique repose sur la prise de conscience par le patient de ses mouvements dans l’espace, dans son environnement, en travaillant sur la sensibilité, la posture et la respiration.

En 2013, elle prend en charge une sage-femme victime d’un AVC.

Elle présentait une faiblesse de son bras gauche et avait perdu tout mouvement dans ses doigts : elle n’avait plus la dextérité nécessaire pour s’occuper de nouveaux nés et exercer son métier normalement.

La relation de proximité qu’a établie Emily Anderson avec l’unité de neurologie lui a permis de prendre en charge très rapidement sa patiente après son admission pour son AVC. Elle met alors en place ses protocoles de rééducation habituels. La patiente retrouve rapidement une mobilité complète au niveau du bras, avec de bonnes sensations de la main, mais toujours aucun mouvement de ses doigts !

Emily Anderson consulte la littérature et découvre les travaux du Dr Vilayanur Ramachandran en neurologie comportementale et en psychophysique visuelle. Et en particulier la thérapie miroir.

© Emily Anderson

Emily Anderson regrette de ne pas avoir capturé la première séance en vidéo. Elle se rappelle à quel point elle était fascinée de voir sa patiente se concentrer intensément sur sa main droite et constater, par la magie de la neuroscience, que sa main gauche recommençait à s’ouvrir et se fermer spontanément.

Selon elle, « le cerveau avait juste à se souvenir qu’il a une main gauche »

Elle insiste sur le fait que les patients ont besoin de se concentrer et de se plonger pleinement dans cette thérapie afin de « tromper le cerveau ». Elle suggère dans un premier temps de demander au patient d’observer simplement l’image du membre sain dans le miroir, afin de s’approprier la thérapie. Puis, si le patient se sent à l’aise, il peut effectuer des tâches simples avec les deux membres simultanément, en se concentrant sur la synchronisation entre la production du mouvement et l’imagerie mentale.

Voici quelques points clefs complémentaires qu’elle met en avant :

  • Le patient doit supprimer tous signes distinctifs sur ses membres (bagues, bijoux, couvrir les tatouages, remonter ses manches…)
  • Le patient doit synchroniser son intention motrice (membre parétique) avec la production du mouvement (membre sain reflété dans le miroir)
  • Les 2 mains ne doivent pas être en vue directe. Le membre parétique est caché par le miroir. Le membre sain reflété est recouvert.
Praticien ou patient, vous avez pratiqué la thérapie miroir et vous souhaitez nous faire par de votre expérience : contactez-nous via le formulaire de contact