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Dans un article du mois de juin 2017 (Arcamax), il a été demandé à Keith Roach, médecin, de commenter les différents traitements existants pour soigner le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) appelé également algoneurodystrophie ou algodystrophie. L’un des traitements évoqué pour soulager la douleur a été l’utilisation de la thérapie miroir.

Qu’est-ce que le SDRC ?

Le syndrome douloureux régional complexe correspond à un enraidissement progressif et douloureux d’une articulation. Il survient généralement après une opération chirurgicale ou suite à un traumatisme mais il peut également survenir sans raison apparente claire. Cette pathologie entraîne des douleurs chroniques responsables de difficultés de mouvements.

Pour plus de détails, vous pouvez consulter un autre article du site.

Comment la thérapie miroir permet-elle de réduire la douleur d’un SDRC ?

Thérapie miroir et SDRCLa thérapie miroir est une technique qui permet de tromper le cerveau. Lorsqu’elle est appliquée sur des patients souffrant de douleurs chroniques, l’image visuelle du membre sain dans le miroir aide à ne plus penser à la douleur. L’utilisation du membre sain semble provoquer une nouvelle « conscience » dans le membre douloureux. Autrement dit, la thérapie miroir donne au patient l’impression d’avoir deux membres normaux. Le rétrocontrôle visuel permet d’aider les patients à rééduquer les connexions neuronales du cerveau dans le but de rétablir une relation normale, et non douloureuse, entre la réalisation du mouvement et la rétroaction sensorielle qu’il fournit.

Les théories concernant la thérapie miroir et le SDRC

La première théorie suggère qu’elle permet de reconstruire les circuits moteurs et sensoriels. Une autre propose que l’attention portée au membre douloureux aide les patients à améliorer la perception de ce membre. Encore une autre évoque qu’un patient peut rompre le lien entre la peur de déplacer le membre et la douleur associée.

En principe, dans les cas de SDRC, les patients subissent des modifications de la carte topographique du cerveau. La partie sensori-motrice du cortex correspondant au membre douloureux devient moins active. De ce fait, lorsqu’un patient veut réaliser un mouvement, ce qu’il s’attend à sentir ne correspond pas à l’entrée sensorielle réelle et crée un conflit. Avec la thérapie miroir, les thérapeutes peuvent aider les patients à réduire cette douleur, rétablissant ainsi les modifications corticales.

Des preuves de l’efficacité de la thérapie miroir dans le traitement du SDRC

Traitement de la douleur

McCabe et al. ont étudié 8 sujets en supposant qu’une perturbation entre les connexions motrices et sensorielles étaient à l’origine du SDRC. Ils ont constaté que la thérapie miroir était utile pour la réduction de la douleur chez les patients présentant ce syndrome depuis moins de 8 semaines (cas précoces) et qu’elle a entraîné une réduction de la rigidité dans les cas intermédiaires (SDRC < ou = 1 an). Cependant, aucun changement n’a été observé pour les cas de SDRC chroniques. En conclusion, la thérapie miroir permet de rétablir la relation sans douleur entre le retour sensoriel et l’exécution motrice.

Dans leur étude, Sato et al. ont mis en place, sur 5 patients atteints de SDRC, un système de rétroaction visuelle basé sur un miroir. Les résultats ont montré que 4 des patients ont ressenti une réduction de 50% de l’intensité de la douleur. La thérapie miroir se présente donc comme un traitement alternatif et prometteur pour le SDRC.

Amélioration de la fonction motrice

Pervane Vural et al. ont étudié les effets de la thérapie miroir sur les fonctions motrices des membres supérieurs et l’intensité de la douleur chez les patients atteints d’hémiplégie accompagnés d’un SDRC. Les deux groupes (contrôle et thérapie miroir) ont reçu un programme de réadaptation conventionnelle, et le groupe thérapie miroir a reçu un programme de thérapie miroir supplémentaire. Après 4 semaines de rééducation, les deux groupes ont eu des améliorations pour les fonctions motrices et la perception de la douleur. Cependant, les résultats sont meilleurs dans le groupe thérapie miroir. En conclusion, la thérapie miroir se révèle être une technique prometteuse dans la récupération motrice du membre supérieur.

Conclusion

La thérapie miroir peut être une option efficace pour traiter le patient souffrant de douleur chronique (SDRC) dans le cas où celui-ci n’a pas répondu à d’autres traitements. Elle permet également de retrouver une commande motrice au niveau du membre douloureux.

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