La Thérapie Miroir (TM) repose principalement sur la qualité de l’illusion visuelle que l’on peut créer par la mise en place d’un miroir en face d’un membre sain. Afin de garantir un bon niveau d’illusion et de tromper le cerveau, il est important de bien choisir son matériel et de garder à l’esprit quelques règles de base lors de l’installation du patient.

Membre supérieur

  • Le choix du miroir

1Le miroir est positionné dans le plan sagittal, de préférence sur une table afin d’offrir un support de travail stable pour la pratique des exercices de rééducation. Ce miroir ne doit être ni trop grand, ni trop petit. En moyenne, la taille du miroir varie autour de 40 cm pour la hauteur et 60 cm pour la largeur.

Plusieurs modèles de miroir existent sur le marché. Il est toutefois assez aisé de fabriquer son propre outil.

2L’utilisation d’un miroir trop grand risque de faire apparaître des scènes ou des objets parasites dans le reflet du miroir, de restreindre le confort du patient et/ou ses capacités de mouvement. Dans le cas contraire, si le miroir employé est trop petit, la main risque de sortir du champ de reflet du miroir et de « casser » l’illusion.

Enfin, il est intéressant de noter que certains systèmes offrent la possibilité de cacher la main saine.

  • L’installation du patient

Une fois le miroir sélectionné, celui-ci sera placé entre les deux bras du patient, légèrement décalé du côté pathologique (cf schéma 1)

Il est ensuite recommandé d’opérer une rotation du miroir de 5 à 10° maximum dans le plan sagittal (cf schéma 2) afin de faciliter la perception du reflet et de rester le plus droit possible. De plus, cela permet d’avancer la tête et de masquer davantage le membre pathologique au profit du reflet du membre sain.

Par ailleurs, il est aussi possible d’incliner verticalement le miroir de 5 à 10°. Dans les deux cas, il convient de ne pas trop orienter le miroir car cela pourrait induire une déformation marquée du reflet du membre sain et être contre-productif à l’illusion et donc à la rééducation.

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Membre inférieur

  • Le choix du miroir

Le miroir utilisé pour la rééducation des membres inférieurs est sensiblement plus grand (par exemple un miroir orthopédique). Il doit permettre de refléter l’ensemble du membre afin de conserver une bonne continuité visuelle de la jambe. Les principes d’orientation et d’inclinaison du miroir décrits pour le membre supérieur sont aussi valables pour le membre inférieur.

  • L’installation du patient

7La principale difficulté rencontrée dans la mise en œuvre de la thérapie sur le membre inférieur est l’installation du patient. En effet, il est essentiel de s’assurer que le patient est dans une position confortable et dans laquelle il est en mesure de se concentrer exclusivement sur la thérapie. Il semblerait que la position la plus efficace soit une position semi-allongée.

Bien que la thérapie se fasse essentiellement assise ou semi-allongé, la pratique de la TM en position debout offre l’avantage de travailler le membre inférieur en chaîne cinétique fermée. Il conviendra donc d’adapter la position en fonction de la pathologie et des capacités physiques du patient.

Enfin, d’après les travaux de certains auteurs, il semble pertinent de proposer une vue particulière à la troisième personne par l’usage de miroirs orthogonaux. Cette technique permet au patient de regarder confortablement devant lui et peut se justifier par le fait que les coordinations œil-pied sont moins fortes que les coordinations œil-main.

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