Série d’exercices en miroir
Le Centre Hospitalier Vaudois (CHUV) a mis en ligne deux séries d’exercices en miroir dans le cadre de la rééducation d’enfants hémiparétiques.
Support vidéo
L’hémiparésie est une atteinte motrice récurrente chez l’enfant le plus souvent consécutive à une Infirmité Motrice Cérébrale (IMC ou Paralysie Cérébrale). Il convient alors d’accompagner l’enfant sur le développement fonctionnel de la marche ainsi que sur le développement et l’amélioration de la motricité fine. La capacité de préhension est directement reliée à l’autonomie de l’enfant et à sa qualité de vie.
La thérapie miroir est une méthode pertinente dans le développement de ces capacités fines au même titre, et en complément d’autres méthodes de prise en charge telles que l’imagerie mentale, la contrainte Induite ou l’entraînement bimanuel.
Les exercices présentés ci-dessous par l’équipe du centre Hospitalier Vaudois s’appuie sur la thérapie miroir et les informations visuelles de celle-ci. Cela permet de donner un support concret à la thérapie et de faciliter l’imagerie motrice pour l’enfant. Une première série d’exercices s’appuie sur le feedback visuel du miroir tandis que le second s’effectue à partir d’un travail bimanuel sans support.
Ci-joint les consignes de réalisation des exercices avec miroir, cliquez ici.
Ci-joint les consignes de réalisation des exercices sans miroir, cliquez ici.
Recherche fondamentale
Parallèlement à la diffusion de ces supports d’exercices à destination des différents acteurs de la rééducation, l’équipe du CHUV a mené une étude auprès de 90 enfants sur la thérapie miroir. Il s’agissait d’une prise en charge d’enfants de 7 à 17 ans souffrant de troubles hémiparétiques.
Le protocole proposait d’effectuer un travail bimanuel symétrique à un premier groupe d’enfant « Contrôle » et un travail en thérapie miroir pour le second groupe. La prise en charge s’est étendue sur 5 semaines avec 5 séances par semaine et 15 minutes d’exercices (soit un total de 6h15 de travail sur l’ensemble du traitement. Des bilans ont été effectué au début de la prise en charge, à la fin de celle-ci puis à 5 semaines.
Le corps de séance était composé de 3 séries de 7 exercices à répéter 10 fois chacun. Les exercices étaient principalement des exercices de mobilisation, de préhension et de manipulation d’objets.
Les résultats démontrent l’intérêt des deux modes de prises en charge puisque les évolutions constatées sur les amplitudes, la dextérité, la précision et la fluidité du mouvement ont progressé dans les deux cas avec des proportions similaires.
Les conclusions présentées par le Dr Christopher Newman du CHUV laissent à penser que les modalités de prise en charge doivent être variées pour une efficacité optimale. En effet, toutes les techniques ne permettent pas d’agir sur les mêmes problématiques (dextérité, force de préhension, activités de la vie quotidienne…). La thérapie miroir ainsi que les exercices en miroir (travail bimanuel symétrique et coordonné) pourraient donc être utilisé de façon complémentaire ou progressive en fonction des capacités et des besoins du patient. Néanmoins, il semble d’un point de vue pratique que le miroir puisse avoir un rôle à jouer sur des aspects ludiques et de motivation et ceci d’autant plus dans la prise en charge d’un public enfant.
Résumé de l’étude de faisabilité
La thérapie par le miroir, qui fournit l’illusion visuelle d’un membre fonctionnelle en lieu et place du d’un membre parétique par le reflet du miroir, est utilisé dans la rééducation de l’hémiparésie post-AVC chez l’adulte. Nous avons testé l’efficacité et la faisabilité de la thérapie miroir chez des enfants atteints d’hémiplégie en effectuant une étude pilote croisée regroupant dix participants (6-14 ans, cinq garçons) répartis au hasard sur deux groupes d’entraînement quotidien bimanuel avec et sans un miroir pendant 3 semaines (15 minutes d’exercices 5 fois par semaine). l’évaluation des forces maximales de préhension et de pincement, de la motricité du membre supérieur (Shriner’s Hospital Upper Extremity Evaluation) ont été réalisées aux semaines 0 (référence), 3-6 (intervention) et 9 (persistance des effets).
L’entraînement avec le miroir a sensiblement amélioré la force de préhension (avec miroir + 20,4%, p = 0,033; sans + 5,9%, p> 0,1) et la motricité du membre supérieur (avec miroir + 4,6%, p = 0,044; sans + 1,2%, p > 0,1), tandis que la condition sans un miroir a sensiblement amélioré la force de pincement (avec miroir + 6,9%, p> 0,1; sans + 21,9%, p = 0,026). Cette étude préliminaire démontre la faisabilité de la thérapie du miroir chez les enfants atteints d’hémiplégie et de son utilité dans le développement de la force et de la motricité du bras parétique.
Mirror therapy in children with hemiplegia: a pilot study
Marine Jequier Gygax, Patrick Schneider,Christopher John Newman